Le paradoxe Rainbow Six Siege
Depuis quelques mois, le jeu esport phare de chez Ubisoft souffre de plusieurs maux. Si les instances esportives semblent être très proches et surtout à l’écoute de la communauté, les développeurs, eux paraissent moins concernés par la situation préoccupante que traverse le FPS tactique.
En effet, les amoureux s’inquiètent depuis un temps déjà. Pourtant, la ligne directrice choisie par l’éditeur français s’est affinée à différentes reprises tout au long de son parcours. Les agents sortent un par un, au lieu de deux par deux auparavant. Les maps ont décidé d’être retravaillées, là où les trop nombreuses cartes devenaient lourdes à assumer, surtout pour les nouveaux joueurs. Malgré toutes ces améliorations, la communauté estime être actuellement oubliée. Une raison toute simple vient motiver ce sentiment… le CHEAT !
Effectivement, cela ressemble à un casse-tête que trop bien connu par tous les fabricants du marché actuel. Cependant, « Rainbow » apparaît pour certains comme le mauvais élève de sa classe avec des problèmes récurrents toujours aussi présent.
L’esport subit
Le gentil de l’histoire, c’est bien l’esport. Le circuit a évolué à son rythme, améliorant tout ce qui était possible avec les moyens donnés. En période de Six Invitational (championnat du monde), le jeu apparait dans l’échelon Tier 1 en termes de spectateur. Il a donc un public bien présent sur la scène R6. De plus, la meilleure façon de s’amuser reste les modes compétitifs (R6FPL, pracc, modes personnalisés).
Cependant, l’état momentané de la « ranked/unranked » nuit à l’esport du jeu. Une boucle négative s’est enclenchée. Les gens ne jouent plus, donc ils ont une envie moindre de suivre les compétitions. Le fait de ne pas pouvoir jouer cinq parties d’affilées sans tomber sur un tricheur, peut influencer péjorativement la scène esportive.
Rappelez-vous, l’esport est le gentil de l’histoire. Les joueurs ont souvent émis que le « match nul » était trop punitif. Depuis cette année, les prolongations ont pris la place de ce dernier. En faisant un « tournus » au niveau des commentateurs européens et francophones, Ubisoft s’est inspiré des autres monstres de la scène esport. Avec le résultat du dernier Six International, et la puissance brésilienne jouant des Bo3 en saison régulière contre des Bo1 en Europe, peut-être que nous aurons encore un changement positif dans notre écosystème dans les mois à venir.
Le cheat encore…
Soyons clair, tous les jeux possèdent leur traverser du désert au niveau de la tricherie. CSGO peine toujours à s’en remettre. Valorant n’a qu’à bien se tenir, ainsi que tous les nouveaux à venir. Ce qui est à blâmer, serait peut-être la communication autour.
En effet, nous avons eu quelques ratés. La plus grosse en date, vient du directeur de l’esport « Wei Yue ».
Manually banning cheaters brings nothing except instant gratification. It is a drop in the ocean and not a viable long-term solution.
Look at the most popular MMO in the world at its peak. They had teams hunting bots around the clock, but it was an unwinnable battle. [1/2] https://t.co/nl2BqtTzCb— Wei Yue (@Wei2Yue) July 7, 2021
Traduisez :
« Oui, bannir manuellement chaque tricheur en se basant sur des preuves Twitter est définitivement la voie à suivre. »
Cette réponse ironique à une personne sur Twitter lui à value une pluie de réponses de la communauté, pas forcément amicale. Là où l’esport s’inspire des autres, sur la triche, Ubisoft à de la peine à suivre le mouvement. Si nous reprenons l’histoire d’un « ban manuel », Wei Yue argumente que ce n’est pas la solution, pourtant, chez le concurrent Riot Games, ce système est en place et fonctionne. Il suffit de passer quelques heures sur le stream Solary pour voir un des streamer « report » des comportements anti-(e)sportif sur League of Legends. Même sur Valorant, le nouveau venu dans le milieu possède ce système. Comble de cette histoire, c’est la référence mondiale sur Rainbow Six Siege, « Pengu », qui explique la démarche d’un ban instantané :
it brings you a MASSIVE win from the community side, and it’s a MASSIVE fan service.
Something that the community desperately craves from the dev team.
I stream ranked infront of 4000 people facing nothing but cheaters, what message does that send to new and returning players?— Pengu (@Pengu) July 7, 2021
Traduisez :
« Il ne s’agit pas toujours d’une vue d’ensemble, la communauté a besoin de victoires ici et là Wei. Je suis dans un discord où je peux signaler des tricheurs sur Valorant, et ce depuis des mois, et je n’ai pas demandé, ils sont venus À MOI. LES EFFORTS. ENTRAÎNENT les communautés. »
Voici un des nombreux combats de la communauté, afin d’exposer à l’organe dirigeant les problèmes du jeu actuellement. Nous aurions pu aborder aussi les slogans utilisés pour mettre en avant certains problèmes :
Hello, Ubisoft. It’s me, your only player. For years i’ve been creating an illusion of people playing Rainbow 6 Siege. But it was just me. Now I will write this message from every account.
— cob (@cobiscool) July 5, 2021
Hello, Ubisoft. It’s me, your only player. For years i’ve been creating an illusion of people playing Rainbow 6 Siege. But it was just me. Now I will write this message from every account.
— Disrupt Gaming (@DisruptGaming) July 5, 2021
La solution ?
Il en existe forcément une, voire plusieurs. L’ouverture d’esprit dont fait preuve le département esportif, pourrait déjà aider les développeurs ou du moins les personnes qui s’occupent des problèmes de triches. Cela étant, il existe le cas Apex Legends. Ce jeu au bord de la mort, a su revenir, renaître d’entre les défunts. Cependant, les dégâts collatéraux ont été nombreux : fin du circuit esport durant une année, abandon de la communauté, des modes de jeux plus élaborés… Est-ce qu’ « Ubi » est prêt à ce sacrifice pour éventuellement évoluer ? Rien n’est moins sûr…